le petit cornichon

Une Prison Ecolo en Norvège

Biocuisine

On connaissait les restaurants, les hôtels, les salons de coiffure, les boulangeries, les épiceries bio mais peu de gens ont déjà eu vent du pénitencier version écolo. Concrétisé en août 2007, le concept est norvégien. Basée sur une petite île du fjord d’Oslo, capitale de la Norvège, cette prison d’un nouveau genre ne comporte ni barreaux, ni couloirs obscurs. Les quelque 115 détenus qu’elle comptait en 2007 vivent en pleine nature, en semi-liberté, dans des bungalows en bois.

Surveillés par 70 gardes non armés, leurs journées sont rythmées par le travail quotidien, lequel consiste en le nettoyage des plages après le passage de plaisanciers extérieurs, l’entretien des bâtiments, l’élevage et l’exploitation agricole. Outre des activités plus pédagogiques telles que l’apprentissage du travail du bois, l’informatique, la gestion des forêts, la protection de l’environnement, les détenus s’adonnent également à la pêche grâce aux 34 bateaux mis à leur disposition.

prisonecoloSi la prison de Bastoey se veut une porte de sortie et une aide à la réinsertion pour les détenus en fin ou remise de peine, elle se distingue également par son fort engagement en faveur de l’environnement. Convertie à la bio, l’agriculture y est pratiquée sans engrais, ni pesticides. Les charrues tirées par des chevaux, et conduites par les prisonniers, remplacent les engins mécanisés. En parallèle, l’accent est mis sur le recyclage des déchets, les pensionnaires se chargeant de la fabrication de compost.

D’après la Fondation Nicolas Hulot, Bastoey couvrirait la quasi-totalité de ses besoins en nourriture, le surplus étant revendu à d’autres prisons du pays. Du point de vue énergétique, la prison fonctionnerait à 70 % grâce à des panneaux solaires en partie installés par les prisonniers.

Promu comme un havre de paix propice à la rédemption, cet univers carcéral hors normes semble avoir fait ses preuves puisqu’une seule tentative d’évasion a été signalée entre 2001 et 2007. Ce faible chiffre est d’autant plus honorable que ce sont les détenus mêmes qui gèrent le ferry reliant l’île de Bastoey au continent. Selon toute vraisemblance, le transfert dans une prison classique fermée en cas d’incartades s’avère une sanction suffisante pour réprimer les velléités d’évasion de potentiels fuyards.

Cécile Cassier
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