Recours collectif contre 75 éoliennes au large de la Normandie
C’est en date du 11 octobre 2016 et par voie de presse que 8 associations ont conjointement annoncé être les signataires d’un recours à l’encontre d’un parc éolien offshore devant s’implanter au large des côtes Normandes. Ces associations qui dénoncent cette implantation entendent s’opposer à ce projet qui a d’ailleurs obtenu l’aval de la Préfecture du Calvados au mois de juin.
Les éoliennes ne débarqueront pas au large des côtes Normandes…
Tandis que quelques associations rejettent en bloc toute forme de recours à l’éolien, certaines dénoncent l’altération que subirait ce site qui dans la mémoire collective est étroitement lié au Débarquement. À cette contestation collective, s’ajoutent la protestation et le refus catégorique d’autres associations arguant de l’impact environnemental qu’occasionnerait à coup sûr un tel parc éolien.
Parc éolien en haute mer, quelques chiffres clés
- Une zone industrielle maritime de 50 km².
- 75 éoliennes culminant à 180 m au-dessus du niveau de la mer.
- 1 500 tonnes, c’est le poids de chaque éolienne.
- La puissance d’une éolienne est de 6 mw.
Il est important de prendre en considération que ces éoliennes sont constituées d’acier ainsi que de matériaux composites et non recyclables. Leur installation nécessite un forage des fonds marins pour assurer de solides fondations.
Les associations déplorent une altération des sédiments marins, lesquels seront parcourus de nombreux câbles électriques. De plus, l’association « Robin des Bois » clame et haut et fort qu’aucune expérimentation digne de ce nom n’est en mesure de démontrer la viabilité et la productivité d’une éolienne dans un tel contexte environnemental.
Pour rappel, les débats publics de l’année 2013 concernant le projet de 3 parcs avaient suscité une vive polémique quant à la dénaturation des paysages. C’est d’ailleurs à Courseulles sur mer que l’incompatibilité totale d’un tel projet avait été dénoncée avec vigueur. La perspective d’ériger des éoliennes qui seraient visibles depuis les plages du Débarquement n’a pas manqué de soulever d’âpres discussions…
C’est donc la cour administrative de Nantes qui a été saisie de ce recours puisqu’elle est déclarée comme étant la seule compétente depuis la parution du décret du 1er février 2016.
En parallèle, la cour examinera les différents recours concernant les parcs de Fécamp (en juin) et de Saint-Nazaire (en août).
Autant dire que la tempête fait plus que jamais rage sur les côtes Normandes. Bien des habitants sont animés par la ferme intention de préserver ce patrimoine maritime et historique.