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Un ancien directeur de KFC plaque tout pour ouvrir un supermarché coopératif à Lyon

Biocuisine

À Lyon, sur l’impulsion du collectif « Demain », cofondé par un ancien directeur de KFC, naîtra bientôt un marché coopératif. Ce genre d’initiatives se multiplie en France dans différentes villes.

Un marché coopératif et participatif : pourquoi ?

Le principe est simple : le supermarché appartient aux clients possédant des parts de la coopérative. Ces mêmes clients sont bénévoles dans le supermarché à raison de 3 heures par mois, ce qui permet de réduire les effectifs salariés et ainsi de baisser les prix des produits. En échange de ces heures de travail, ils peuvent faire leurs courses dans le supermarché. Les bénéfices éventuels sont ensuite réinvestis dans le projet et non distribués entre les copropriétaires. Il s’agit à la fois de promouvoir une alimentation biologique, abordable pour le consommateur et viable pour le producteur, et de favoriser les circuits courts en travaillant de concert avec les producteurs locaux.

Les marchés coopératifs et participatifs ont recours au crowdfunding afin de collecter les fonds nécessaires à leur création. Cette contrainte fait qu’avant un certain seuil de participants, le projet ne peut voir le jour.

L’originalité de ces projets réside également dans leur organisation : ils reposent essentiellement sur le bénévolat et surtout donnent la preuve qu’une organisation horizontale, sans hiérarchie est possible. C’est ce que souligne Laetitia, ambassadrice du projet « Demain » à Lyon, dans une entrevue accordée à Rue89. « C’est vraiment l’anti-entreprise. Pour moi, la coopérative est le modèle idéal d’organisation : ça investit les gens, ça responsabilise », s’exclame-t-elle avec enthousiasme.

« Demain » à Lyon

On croirait un film. Le cofondateur du projet de supermarché coopératif lyonnais, Matthieu Duchesne, a été directeur d’un KFC et a vécu une sorte de révélation alors qu’il était « coincé derrière un camion rempli de vaches qui partaient à l’abattoir », selon ses propres termes. Il a démissionné, est devenu végétarien le lendemain.

2 000 coopérateurs sont attendus avant de pouvoir ouvrir le supermarché de Lyon, pour la raison évoquée plus haut : la création du projet repose sur les recette de l’adhésion des gens à la coopérative. Cette adhésion coûte 100 euros dans le cas de « Demain ». En juin, Matthieu Duchesne pouvait déjà compter sur 600 membres, un chiffre encore plus encourageant quand on sait qu’en février ils n’étaient que 150.

« La Louve », premier projet français de marché coopératif

« Demain » marche dans les pas de précurseurs dont beaucoup ont été inspirés par une expérience américaine similaire en 1973, la Park Slope Food Coop, située à New York, dans le quartier de Brooklyn, qui compte aujourd’hui 16 400 adhérents. Cette organisation a fait l’objet d’un documentaire, « Food coop », réalisé par Tom Boothe, et a essaimé un peu partout dans le monde.

La coopérative parisienne « La Louve » est un bon exemple de cet essaimage. Après une gestation de 5 ans, elle a enfin ouvert ses portes en octobre 2016 à Paris, et compte déjà plus de 4 000 coopérateurs ! « Nous n’étions pas satisfaits de l’offre alimentaire qui nous était proposée, alors nous avons décidé de créer notre propre supermarché », clame la banderole de leur site internet.

Ce système de coopératives, c’est aussi un réseau de sociabilité, le contrepied de la désincarnation des grandes surfaces dans lesquelles on ne salue plus personne et dont on parcourt les rayons armés d’un caddie et d’une liste. Un système mixte entre le marché de village et le supermarché finalement. Un système qui a besoin de vous pour prendre son essor, qui a besoin de nous.

Source : https://lareleveetlapeste.fr/

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