Chronique d’une extinction annoncée…
S’il est une nouvelle pour le moins inquiétante, c’est bel et bien la réaction des autorités tanzanienne à l’issue d’une étude publiée par des experts en écologie. Ces derniers affirment que les éléphants d’une réserve nationale de Tanzanie sont en voie d’extinction. La principale cause de cette prochaine disparition est bien entendu le braconnage. Cela étant, il faut savoir qu’il s’agit d’un braconnage de masse, autrement dit une entreprise échelle quasiment industrielle.
Extrêmement inflexible sur le sujet, le gouvernement tanzanien préfère botter en touche en prétendant que les conclusions du WWF (Word Wide Fund) sont erronées, car elles ne correspondent pas à la situation actuelle de la réserve nationale.
Selon les déclarations du WWF, la réserve Selous qui soit dit en passant est tout de même la plus importante réserve naturelle protégée en Tanzanie est menacée par les braconniers.
Là où le bât blesse, c’est que la population d’éléphants de la réserve nationale Selous a diminué de 90 % en moins de 4 décennies ! Il est important de prendre en considération que cette réserve nationale abrite la plus grande concentration d’éléphants du continent africain.
Pour information, ce sont pas moins de 110 000 éléphants qui par le passé peuplaient les savanes, fréquentaient les espaces humides ainsi que les forêts de Selous. Le WWF tire la sonnette d’alarme en précisant que de nos jours, seulement 15 000 éléphants évoluent dans cet écosystème.
Pour peu que l’on se réfère aux chiffres liés au braconnage d’éléphants, les derniers éléphants du parc national Selous de Tanzanie devraient disparaître d’ici 2022. Cette extinction étant due à divers réseaux appartenant au crime organisé, et ce tout en sachant que ces malfaiteurs sont lourdement armés.
Outre cette catastrophe écologique, le WWF souligne que la disparation des éléphants du Selous est en capacité d’impacter fortement l’économie de la Tanzanie. On estime qu’environ 1 200 000 personnes seraient affectées. Pour rappel, une large part des revenus de la Tanzanie provient du tourisme et des safaris.
Dans ses déclarations, le président John Magufuli qui depuis peu est au pouvoir s’est engagé à mettre un terme au braconnage. Pour ce faire, le président a déclaré la guerre à la corruption.
Quant aux réactions de Gaudence Milanzi, secrétaire permanent du Ministère des ressources naturelles et du Tourisme, autant dire qu’elles réfutent purement et simplement l’existence d’une industrie liée au braconnage d’éléphants en Tanzanie.