Sidewalk Labs, filiale d’Alphabet, envisage de faire de Toronto une « smart city ». Un milliard de dollars va être investi pour construire un quartier connecté au bord du lac Ontario, qui pourra accueillir des logements et des centres de recherche.
La ville de Toronto et Sidewalk Labs – une filiale d’Alphabet, maison-mère de Google, qui s’intéresse à l’innovation urbaine – ont annoncé un partenariat pour réinventer radicalement quelque 50 000 mètres carrés laissés en grande partie vacants en bord de lac et y implanter un quartier connecté nommé Quayside.
Sidewalk Labs a dévoilé, le 17 octobre, un document de 196 pages qui développe en détails les idées de l’entreprise pour ce quartier, parmi lesquelles des ferries à grand vitesse, des parkings qui s’adaptent selon les saisons, des camions-poubelles robotisés ou encore des services de bus et taxis autonomes.
Pour le moment, les plans de smart city imaginés par Sidewalk Labs ne se résument qu’à un document visionnaire, mais s’ils se réalisent, l’entreprise et la ville de Toronto auront tous les deux à y gagner. Si Sidewalk Labs ne devient pas propriétaire du quartier, l’entreprise bénéficie là d’une immense table d’opération pour déployer ses expériences d’innovation urbaine. Tandis que Toronto va avoir un sacré coup de main pour redonner vie à un de ses quartiers longtemps négligé.
Le Premier ministre du Canada Justin Trudeau a l’air d’apprécier cette idée. « Les nouvelles technologies qui vont émerger de Quayside ont le potentiel d’améliorer la vie dans nos villes – en rendant le logement plus accessible et les transports publics plus pratiques pour les Canadiens et leurs familles », a-t-il assuré dans un communiqué.
À Quayside, Sidewalk Labs prévoit d’équiper le quartier d’une diversité de capteurs et de caméras pour collecter tout un tas d’informations sur le flot des piétons et des voitures, la pollution ou l’état des infrastructures.
Quelles limites à la vie privée ?
Forcément lorsqu’on lit cela, on s’interroge sur les limites de la vie privée. Mais dans son document, Sidewalk Labs tempère ces inquiétudes en assurant que ces dispositifs de surveillance ne transmettront que des chiffres de mesure et non des enregistrements d’images vidéo.
Avant de se lancer dans ses plans technologico-futuristes, Sidewalk Labs veut s’assurer d’avoir le soutien des habitants de Toronto. L’entreprise d’Alphabet va aller à leur rencontre lors d’un événement organisé le 1er novembre prochain. S’ils seront sans doute emballés par l’idée d’un réseau sous-terrain de transport des déchets, pas sûr que l’engouement soit le même pour les caméras collectrices de data.