le petit cornichon

Recyclage des mégots (made in France)

Nanabio

Recycler des mégots, il fallait y penser…

Responsable de plus de 7 millions de décès annuels à l’échelle mondiale, le tabac est également une cause de pollution. Il est important de prendre en considération qu’un seul mégot de cigarette pollue jusqu’à 500 litres d’eau. Pour information, un mégot de cigarette comporte pas moins de 4000 substances chimiques. Outre le fait qu’une bonne cinquantaine de ces substances chimiques soient cancérogènes, il faut savoir que bon nombre d’entre elles sont polluantes. Selon l’équipe de Nanabio, leur écotoxicité n’est plus à prouver. Les conclusions de l’OMS (Organisation mondiale pour la santé) préconisent des cigarettes sans filtre. L’acétate de cellulose est un des constituants du filtre, ce qui implique une durée de dégradation d’environ 15 ans.

De nos jours, les mégots (filtres usagés) figurent parmi les premiers déchets à polluer les côtes. La bonne nouvelle vient du Finistère avec l’entreprise MéGO dans la spécialité est de recycler les mégots de cigarettes tout en éliminant de 90 jusqu’à 100% des polluants.

Le processus est fort simple puisque l’entreprise procède tout d’abord au broyage des mégots dans le but de séparer les principaux constituants, à savoir les fragments de cendre, le tabac ainsi que les filtres en papier. Dans un deuxième temps ceux-ci sont lavés, séchés avant un dernier broyage suivi d’un thermo-compressage. Quant aux polluants il va sans dire qu’ils sont récupérés.

La phase de recyclage se traduit par la production de plaques d’acétate de cellulose (marron et marbrées) qui sert à la fabrication de bancs destinés à être utilisés dans des espaces fumeurs. Un autre avantage de la chose provient du fait que sitôt abîmés, les bancs peuvent à nouveau être recyclés. Une telle initiative porte à réflexion et force est de constater que de plus en plus d’entrepreneurs s’intéressent à ce sujet même si le processus de recyclage demeure toujours relativement complexe.

Cela étant, il est indispensable de préciser que l’INERIS (Institut national environnement industriel et des risques) juge toute évaluation quelle qu’elle soit un peu prématurée. Même si nous manquons encore de recul, il apparaît très clairement que cette initiative française a le mérite d’exister et d’aller dans le bon sens. Répondre à une telle problématique nécessite du temps et des moyens. Les pionniers du recyclage de mégots ont absolument besoin que les pouvoirs publics les soutiennent. D’un autre côté, il est plus que temps, les mentalités doivent évoluer. Nous devons cesser de nous voiler la face, devenir nettement plus responsables et vigilants.

 

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